%202%20(2).webp)
Les Hormones en Jeu
Chaque follicule pileux est sensible à un dialogue hormonal précis.
Chez la femme, ce dialogue repose sur un équilibre fragile entre œstrogènes, progestérone et androgènes.
- Œstrogènes : ils freinent la croissance du poil et adoucissent la peau.
- Progestérone : elle module l’activité des androgènes.
- Testostérone : elle stimule le bulbe pileux et renforce le poil.
- DHEA : précurseur de la testostérone, produite par les glandes surrénales.
- SHBG (Sex Hormone Binding Globulin) : elle “capture” la testostérone pour la rendre inactive.
Quand les œstrogènes et la SHBG chutent, la testostérone libre devient plus active.
Résultat : la pilosité s’intensifie, notamment sur les zones sensibles aux androgènes.
Ce Qui Se Passe en Périménopause
Durant cette phase de transition, plusieurs mécanismes se superposent :
- La baisse des œstrogènes réduit la régulation de la testostérone.
- La diminution de la progestérone enlève son effet équilibrant.
- La chute de la SHBG libère davantage de testostérone active.
- Le stress et un cortisol élevé accentuent la conversion de testostérone en DHT, forme plus puissante.
- Un déséquilibre thyroïdien ou une résistance à l’insuline amplifient encore le phénomène.
Le corps n’imite pas le masculin : il compense une perte d’équilibre.
Les Signes Typiques
Cette pilosité dite “androgénique” s’accompagne souvent d’autres manifestations hormonales :
- Poils plus foncés ou plus épais sur le menton, la lèvre, le ventre.
- Pilosité autour des aréoles ou du nombril.
- Peau plus grasse, acné ou pores dilatés.
- Chute de cheveux localisée (tempes, front).
- Cycles irréguliers ou espacés.
Ces signes révèlent un déséquilibre androgénique relatif, souvent discret mais significatif.
Les Mécanismes Biologiques
Le développement excessif de poils n’est pas un excès de testostérone absolu, mais un déséquilibre entre hormones actives et protectrices :
- Moins d’œstrogènes → moins d’inhibition sur les bulbes pileux.
- Hyperactivité des récepteurs à la DHT (forme active de la testostérone).
- Ralentissement du foie → élimination hormonale diminuée.
- Cortisol élevé → conversion accélérée en DHT.
- Insuline élevée → baisse de la SHBG, donc plus de testostérone libre.
Le résultat : le poil devient plus robuste, et le système pileux, plus réactif.
Les Facteurs Aggravants
Certaines habitudes accentuent ce déséquilibre :
- Excès de sucres rapides, favorisant la résistance à l’insuline.
- Stress chronique, qui augmente le cortisol et la DHT.
- Arrêt récent de la pilule ou traitement hormonal mal ajusté.
- Fatigue hépatique (foie saturé, digestion lente).
- Tabac et manque de sommeil, qui réduisent la SHBG.
Le foie et le stress sont souvent les deux leviers oubliés dans la gestion de la pilosité hormonale.
Les Leviers d’Équilibre
L’objectif n’est pas de supprimer les androgènes, mais de rétablir leur juste place dans le dialogue hormonal.
1. Rééquilibrer l’alimentation
- Privilégier une alimentation anti-inflammatoire et pauvre en sucres rapides.
- Soutenir la détox hépatique naturelle avec crucifères, curcuma, artichaut.
2. Soutenir la régulation hormonale
- Zinc, vitamine B6 et omégas 3 : ils freinent la conversion en DHT.
- Correction des éventuelles carences en magnésium ou fer.
3. Réduire le stress chronique
- Cohérence cardiaque, respiration lente, activité physique douce.
- Sommeil suffisant pour restaurer la production hormonale nocturne.
4. Accompagnement ciblé
- En cas de gêne marquée : bilan androgénique complet (testostérone libre, SHBG, DHEA, insuline).
- Micronutrition ou accompagnement médical pour ajuster les ratios hormonaux.
Le but n’est pas de bloquer les hormones, mais de restaurer la justesse de leur danse.
Ce Qu’Il Faut Retenir
La pilosité excessive n’est pas un signe de “masculinisation”,
mais un signal de désalignement hormonal temporaire.
Le corps cherche simplement à s’adapter à une nouvelle carte hormonale.
En rétablissant l’équilibre entre œstrogènes, progestérone et androgènes, il retrouve naturellement sa cohérence et son image.
Sources Scientifiques
- Carmina E et al., Endocr Rev, 2019 — Androgen excess and hirsutism in midlife women.
- Davison SL et al., J Clin Endocrinol Metab, 2005 — Circulating androgen levels in postmenopausal women.
- Santoro N et al., J Clin Endocrinol Metab, 2021 — Hormonal transitions and androgenic balance.
- Fogle RH et al., Maturitas, 2007 — Estrogen, SHBG, and hair growth patterns.
- Slayden SM & Moran C, J Womens Health, 2018 — Role of insulin resistance and DHT in female hirsutism.