Hypersensibilité au bruit : quand les hormones font vibrer le système nerveux

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11 Jan 2022
5 min read

Les Hormones de la Régulation Sensorielle

Le calme intérieur dépend d’un équilibre précis entre plusieurs hormones qui influencent le système nerveux :

  • Progestérone : elle stimule les récepteurs GABA, favorisant l’apaisement neuronal.
  • Œstrogènes : ils modulent la dopamine et influencent la perception auditive.
  • Cortisol : en excès, il rend le cerveau hypervigilant et hypersensible.
  • DHEA : elle protège les neurones du stress oxydatif et régule l’excitabilité nerveuse.

Quand la progestérone baisse, que les œstrogènes fluctuent et que le cortisol s’élève, le cerveau perd sa capacité à filtrer les bruits. Les sons ne sont plus perçus comme neutres, mais comme des stimuli agressifs.

Ce Qui Se Passe en Périménopause

La périménopause crée un terrain propice à la suractivation sensorielle.

La chute de progestérone diminue l’effet calmant sur le système nerveux,

les œstrogènes instables perturbent la transmission dopaminergique,

et le cortisol élevé entretient un état d’alerte permanent.

Le cerveau, constamment sollicité, abaisse son seuil de tolérance auditive.

Les sons du quotidien deviennent des signaux de stress, et le besoin de silence devient vital.

Les Signes Typiques

L’hypersensibilité au bruit se manifeste souvent de manière progressive.

Voici les signes les plus fréquents :

  • Intolérance aux bruits forts, répétitifs ou soudains.
  • Irritation face à la musique, aux cris ou aux voix multiples.
  • Sensation de tension physique ou de stress face au bruit.
  • Fatigue intense ou besoin d’isolement après une journée bruyante.
  • Maux de tête ou palpitations dans les environnements sonores prolongés.

Ce n’est pas une simple “intolérance” : c’est une fatigue neurologique liée au déséquilibre hormonal.

Les Mécanismes Biologiques

Derrière cette hypersensibilité se cachent plusieurs réactions neurochimiques :

  • La baisse de GABA, due à la chute de progestérone, entraîne une hyperexcitabilité neuronale.
  • Les fluctuations œstrogéniques déséquilibrent la dopamine, qui gère l’attention et la tolérance sensorielle.
  • Le cortisol stimule en continu l’amygdale, centre de la peur et du stress sonore.
  • Le tronc cérébral, sursollicité, perd sa capacité de filtrage des sons non pertinents.

Le cerveau n’est donc pas “fragile” : il est simplement surchargé par un afflux d’informations qu’il ne parvient plus à trier.

Facteurs Aggravants

Plusieurs éléments peuvent accentuer cette réactivité sonore :

  • Caféine ou stimulants, qui excitent le système nerveux.
  • Manque de sommeil profond, essentiel à la régénération neuronale.
  • Carences en magnésium, zinc, omégas 3, nécessaires à la modulation nerveuse.
  • Multitâche et écrans en continu, sources de surcharge sensorielle.
  • Stress chronique et charge mentale élevée, qui entretiennent un cortisol haut.

L’hypersensibilité devient alors un symptôme de saturation physiologique, et non un trait de personnalité.

Les Leviers d’Apaisement Sensoriel

Le retour à un équilibre sensoriel passe par la rééducation du système nerveux.

1. Ralentir le rythme intérieur

Mettre en place des routines calmes, des transitions lentes entre les activités et des moments de silence chaque jour aide à décrisper le cerveau.

2. Soutenir le terrain neurochimique

  • Magnésium, vitamine B6, omégas 3 : ils régulent la communication neuronale.
  • Alimentation riche en antioxydants pour protéger les cellules nerveuses.

3. Restaurer le sommeil

Un sommeil avant minuit et un environnement sans bruit favorisent la régénération hormonale nocturne.

4. Reconditionner le cerveau au son

Exposer progressivement le système auditif à des sons doux, naturels ou rythmiques (comme le vent ou le souffle) aide à rééduquer la tolérance sensorielle.

5. Diminuer le cortisol

La cohérence cardiaque ou la respiration lente en fin de journée permettent de réduire la vigilance physiologique.

Ce Qu’Il Faut Retenir

L’hypersensibilité au bruit n’est pas un trouble psychologique.

C’est une réponse neurologique à une transition hormonale, un signe que ton système nerveux a besoin de repos et de régulation.

Ton cerveau ne “supporte plus le bruit” parce qu’il cherche simplement à retrouver du silence intérieur.

Sources Scientifiques

  • Gordon JL et al., J Clin Endocrinol Metab, 2016 — Hormonal variability and sensory reactivity in perimenopause.
  • Genazzani AR et al., Psychoneuroendocrinology, 2020 — Neurosteroids, GABA and sensory processing in women.
  • Wingenfeld K et al., Stress, 2019 — Cortisol hypervigilance and neural excitability.
  • Purdon SE et al., Neurosci Biobehav Rev, 2015 — Estrogen, dopamine, and sensory gating.
  • Freeman EW et al., Menopause, 2021 — Neuroendocrine sensitivity and environmental stressors in midlife women.
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